Parfois, toujours !
Il y a parfois des rencontres qui laissent l’âme
en feu pendant des nuits.
C’est l’incendie d’un regard qui trouble et qui,
d’un battement de cils, semble dire : c’est ça !
Il y a parfois un loup qui prend en chasse,
dans la forêt silencieuse des mots et jusqu’à l’orée,
il attend son heure, déterminé et farouche,
il sait qu’elle viendra.
Il y a parfois des heures qui s’écoulent plus vite
que des secondes et qui vous amènent
au milieu de la nuit sans fatigue ni remords.
Il y a parfois des mots soufflés dans un murmure,
froissant à peine les lèvres et qui se perdent
dans la nuit vers l’autre qui dort.
Il y a parfois une main qui s’égare dans les cheveux
et semble chercher un trésor enfoui ou légendaire
ou disparu et qui ressort vide de ce tout.
Il y a parfois un corps qui frôle un autre corps et
qui espère trouver une énergie et une inspiration
d’un temps jadis ou futur, jusqu’au bout.
Il y a parfois un soir où l’on attend à côté du téléphone,
les yeux dans le vide, les mains serrées,
posées sur les genoux et c’est en vain.
Il y a parfois une musique qui s’empare d’un être
et le transporte vers cet ailleurs rêvé,
ce nul part qui commence ici et n’a pas de fin.
Il y a parfois des paroles qui sont dites pour faire du bruit
et qui se vident de sens au gré des mots,
s’enfilant comme des perles de rien sur un filet d’air.
Il y a toujours des paroles étouffées, remplies de
souffrance qui peinent à s’exprimer,
comprimées par l’angoisse et contraintes par l’enfer.