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Eclatobulle

Le dire ou le faire ou les deux ou rien du tout !

2 Octobre 2010 , Rédigé par livre.eclatobulle.over-blog.com Publié dans #Moments de vie

 

Ce qu’il faut au moins reconnaître à l’Homme, c’est qu’avec lui, tout semble possible ! Quand je dis “l’Homme”, c’est à l’image renvoyant au concept universel de son être que je souhaite dédier ce propos.

 

Bonne lecture

 

Le dire ou le faire


ou les deux ou rien du tout !


 

Oui, nous en étions là, mon ami et moi-même, par un midi sans lumière de la fin du mois de septembre. Nous étions en pause déjeuner.

 

Mon ami grignotait une box de pâtes sur lesquelles il avait rajouté un paquet entier de parmesan. Et moi, je mangeais sans y faire attention des pâtes également, réchauffées car préparées la veille suite à une erreur de dosage...

 

Lui et moi avions l’âme triste car j’avais reçu quelques instants plus tôt de mauvaises nouvelles de l’une de nos amies communes, qui étaient gravement malade... Je lui en fis part, comme il l’avait demandé.

 

Oui, lui et moi éprouvions de la peine et nos pensées étaient tournées vers elle... Toutefois, nous ne voulions pas perdre espoir... Nous lui devions bien cela, éternelle optimiste qu’était Mary. Ce midi-là, bien qu’elle fut en nos esprits à chaque seconde, nous n’en parlâmes pas. Non, nous voulions, mon ami et moi, croire à autre chose, que c’était possible...

 

Nous cherchâmes alors parmi nos contemporains ceux qui étaient les plus à même à nous réconforter…

 

Voilà pourquoi nous commençâmes à discuter, lui et moi, de l’Homme et de tous ses possibles... ainsi qu’implicitement de ses exacts contraires, les impossibles ! Car c’est ce que nous avions besoin de croire...

 

Mon ami et moi, nous nous accordâmes rapidement pour définir une typologie des possibles et des impossibles, en la rapportant à ce en quoi nous avions tellement envie de croire, en ces minutes de peine : l’Homme.

 

Bien sûr, nous n’étions pas là pour débiner sur les petits camarades, quoiqu’ils fassent et d’où qu’ils fussent. Aussi, d’un commun accord, mon ami et moi décidâmes d’agrémenter nos propos d’un même personnage fictif, que nous appelâmes Pierre.

 

Pourquoi ce prénom, me direz-vous ? Cela n’aurait-il pas le relent amer d’un parfum aigre ? La réponse est NON ! Nous choisîmes Pierre pour la franchise, la force qui émanait de ce prénom ancien, comme l’est l’histoire des hommes. Avec Pierre, nous étions certains de pouvoir bâtir notre raisonnement sans qu’il s’en offusque outre mesure. Sous son regard bienveillant, nous avançâmes !

 

J’étais d’avis à penser que mes explications étaient un peu légères... il en fut malgré tout ainsi !

 

Pierre devint donc malgré lui l’avatar de cette discussion, qui au fil des minutes, prenait consistance, à la force de nos mots !

 

Tout d’abord, nous convînmes qu’il y avait les Pierre qui passaient leur temps à dire que c’est possible, sans jamais rien faire. Nous avions des doutes sur la capacité de telles personnes à nous rassurer en ces minutes noires… Voici ce que nous en dîmes !

 

Car ceux-là, mon ami et moi, nous en connaissions des caisses, de Pierre. Et si nous en connaissions tant, c’était probablement que ce type de Pierre était le plus répandu de tous. A moins que ce ne soit la faute à pas de chance, nous admîmes cela. D’ailleurs, il nous suffisait de regarder autour de nous, au travail : nous en étions littéralement entourés, pour ne pas dire cernés. Il faut reconnaître que dans le milieu professionnel, nous ne manquons pas de beaux parleurs. Oui, nous avions sous le nez un très bel exemplaire de Pierre. Il avait un avis sur tout, il connaissait tout, rapportait tout à lui, tout le temps. Mon ami et moi étions d’accord pour dire que c’était là, sans le moindre doute possible la quintessence du Pierre qui dit sans jamais rien faire. C’était une sorte de centre du monde, autour duquel tout semblait graviter en permanence. Avec lui, tout était possible bien sûr, tout le temps. Seulement, la coquille de ce bel oiseau restait désespérément vide.

 

Mon ami et moi-même étions alors certains qu’il n’y avait pas grand-chose à attendre de ces Pierre là, même pas une mauvaise surprise... Avec eux, rien n’était possible !

 

Espoir, où étais-tu ?

 

Ensuite, nous établîmes qu’il y avait les Pierre qui ne disaient rien et qui ne faisaient rien, alors que c’était possible !

 

Là, ce fut mon ami qui illustra le propos. Il me rapporta qu’il connaissait un Pierre comme cela. Le seul avantage avec ce Pierre, c’est que, comme il ne disait rien et ne faisait rien, il n’y a avait pas de mauvaise chose à en attendre. Un point positif, somme toute ! Oui, avec lui, il n’y avait rien à espérer, ni bonne ni mauvaise surprise. Nous mîmes en perspective… Mon ami me confiait que ces Pierre là étaient très caractéristiques de l’homme ou de la femme, que l’on connaît sans vraiment connaître, qu’il est d’ailleurs quasiment impossible à connaître ! Et pourtant, nous en fréquentions tous. Le réflexe de ces Pierres était peut-être de se dire que cela n’était pas possible. Pour les convaincre du contraire, il fallait donc déployer des trésors d’ingéniosité. Mais encore, il fallait parfois s’attendre à être déçu à la fin, car un Pierre qui ne disait rien et qui ne faisait rien, c’était un peu comme un bloc de pierre ancré dans le sol par une âme de plomb : cela ne bougeait pas facilement ! Avec ces Pierre, mon ami et moi étions d’accord pour penser que rien n’était possible, et surtout pas l’impossible !

 

Cette discussion devait nous rendre l’espoir... les choses étaient plutôt mal engagées ! Nos contemporains nous laissaient comme un goût étrange dans la bouche…

 

Puis nous reconnûmes qu’il y avait les Pierre qui disaient que c’était possible et qui faisaient le contraire de ce qu’ils avaient dit.

 

Là, ce fut moi qui apporta un peu d’eau à notre moulin à paroles. Car oui, j’avais dans mon entourage le parfait exemple. Ce dernier s’appelait Pierre, bien sûr. Ce qui m’avait toujours frappé, c’était l’inadéquation entre ses paroles et ses actes. Il y avait un tel décalage que cela en devenait suspect presque ! Ce dernier, par exemple, aimait à dire à qui voulait l’entendre, que le respect de l’être était fondamental pour lui. Très bien, voilà de jolies déclarations que j’accueillais avec plaisir. Mais seulement, la réalité était tout autre. Le respect qu’il prêchait laissait la place dans ses actes à la traitrise et au mépris pour tous, à commencer par ses proches... qui en pâtissaient souvent ! Cela me donna à penser à une autre histoire, avec un autre Pierre, tout aussi pervers, qui dit un jour à une femme perdue que cette dernière était unique. Il lui fit même croire à l’amour... mais en regardant à la loupe les actes de cet être abject, cela ne fut que mensonge, manipulation et irrespect : elle en souffrit lorsqu’elle s’en ouvrit à moi, un soir de confidence où il faut être là, et rien d’autre ! Pour ces Pierre, mentir est une seconde nature et avec eux, nous conclûmes que tout était possible...

 

Nous reprîmes alors confiance et nous recommençâmes à croire... malgré nous !

 

Vinrent après les Pierre qui disaient que c’était possible... et qui faisaient ce qu’ils disaient. En connaissions-nous ? Oui, il y en avait…

 

Mon ami était comme cela, mais par humilité, il ne l’admettait pas. Avec ces Pierre, il était facile de savoir où l’on allait. La raison guidait bien souvent leurs actions. C’étaient souvent des êtres mesurés, qui étaient attachés à la vérité. Ils étaient à l’écoute des autres et la générosité était souvent l’une de leur très grande qualité. Sur ces Pierre, il était facile de se reposer, on pouvait leur faire confiance. Avec Pierre, tout devenait possible, dès lors où il le disait. Oui, mon ami et moi pensâmes à ces Pierre que nous connaissions et notre cœur s’emplit alors d’un nouvel espoir...

 

Tout était à nouveau possible et comme pour mieux nous en convaincre, nous décidâmes d’une dernière sorte de Pierre...

 

Oui, il y avait cette catégorie rare, telle une élite : les Pierre qui ne disaient rien, mais qui passaient le plus clair de leur temps à faire l’impossible.

 

Et là, mon ami et moi, sans que nous nous fûmes concertés, nous pensâmes immédiatement à la même personne : Pierre.

 

Oui, Pierre était bien un homme de cette trempe. Pierre avait une quarantaine d’années, un esprit vif, un regard troisième degré, pour ne pas dire plus. Mais surtout, c’était un homme dont les actes parlaient pour lui. Pierre ne disait pas, il faisait. Et s’il avait besoin de dire parfois, il se coupait en quatre pour faire.

 

On pouvait imaginer derrière cet état d’esprit le profond vécu qui avait donné tant de profondeur à son être. Il y avait en lui quelque chose de rassurant, de convaincant. C’était ce genre d’homme que l’on aime suivre car on est certain que lui sait où il va. Pierre était un éclaireur, un ouvreur de piste, un chercheur de troisième voie, que rien n’arrête, peut-être juste la mort... et encore, mon ami et moi, nous n’en avions pas la certitude absolue ! Car bien longtemps après sa mort, nous pensâmes que nombreux seraient encore à parler de lui, pour ce qu’il faisait pour les autres !

 

Avec Pierre, tout était effectivement possible, même l’impossible… et il le faisait, sans rien dire ! En pensant à lui, mon ami et moi reprîmes espoir... et nous repartîmes ragaillardi pour une après-midi de travail, en gardant malgré tout dans un coin de la tête une pensée affectueuse pour notre belle Mary qui se battrait, pour que tout soit possible !

 

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L
<br /> c'est pas rien tu me fais penser à Saint Exupéry : félicitations, j'aime énormément ta façon d'écrire, trés douce et chaleureuse, toute en proximité.<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Merci Laury, tes commentaires me touchent... Bien à toi !<br /> <br /> <br /> <br />