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Eclatobulle

Tiens, un nouveau blog ??? Eclatobulle...

2 Juillet 2010 , Rédigé par eclatobulle.over-blog.com Publié dans #Autobiographique

Soyez les bienvenus sur Eclatobulle !

 

Rigolo ce nom... Eclatobulle ??? Encore un délire d'artiste, à tous les coups. Peut-être... en tout cas, libre à vous d'en écrire la définition qui vous plaira, chacun peut effectivement y voir ce qu'il voudra.

 

Chouette ! Enfin un peu de liberté...

 

Allez, ne perdons plus de temps et entrons immédiatement dans le vif du sujet !

 

Bonne lecture sur Eclatobulle !

 

 

 

 

Le Prince et l’Hirondelle

 

          Parce qu'il ne peut y avoir de bonheur sans liberté,
        que la liberté ne peut exister sans courage...


Dans les livres pour enfants, les histoires de princes et de jolies princesses commencent toujours par “Il était une fois...” sauf que dans l’histoire que je vais vous raconter, il n’y a pas d“Il était une fois” car ce n’est pas un conte pour enfant, cela aurait pu être tout simplement une histoire vraie...

 

Tout commença lors d’une après-midi de printemps. Le soleil chauffait doucement la plaine et, comme pour se donner du courage afin d’en décrocher les étoiles invisibles, les alouettes, chacune leur tour, montaient au ciel en chantant leur ritournelle... Leurs chants emplissaient tout l’espace, unissant toute la plaine dans une communion parfaite et idéale. Idéale... c’est bien ce que pensait en cet instant un tout jeune spectateur, qui assistait en silence à cette incroyable représentation, à ce don de la nature qui ne demandait qu’à être cueilli pour ce qu’il était.

 

En effet, il y avait là un petit garçon, qui ne perdait rien de ce qui se passait sous ses yeux, il en savourait chaque détail, il en appréciait la délicate poésie. Une douce brise lui chatouillait le nez et ébouriffait ses cheveux qu'il avait, quelques instants plus tôt, si bien peignés.

 

Comme à chaque fois lorsqu’il venait là, au bout d’un moment, il aimait à fermer les yeux comme pour mieux imprimer en lui ce qui résonnait dans son cœur comme le chant du bonheur !

 

Assis dans l’herbe grasse, au pied d’un arbre, il finissait par s’endormir et se prenait à rêver qu’il était le beau et gentil Prince de cette merveilleuse contrée. Le monde alentour devenait alors son royaume enchanté... Les rêves d’enfant sont souvent faits de choses aussi belles et aussi simples que l’idée d’être un prince. En bon Prince, il était fier de pouvoir dire à celui qui voulait bien l’écouter qu’il connaissait chaque herbe, chaque arbre, chaque pierre de sa campagne. Les animaux n’avaient également pour lui aucun secret...

 

Et puis il y avait les hirondelles. Ils les admiraient, ils voyaient en eux l’essence même de sa propre vérité. Rien ne le rendait plus heureux que leurs interminables cavalcades à travers le ciel. A ces yeux, les Hirondelles étaient belles et rapides, indomptables comme le vent, gracieuses et fragiles. Eternelles voyageuses, il savait qu’elles traversaient le monde et que le monde était leur maison. C’était bien là, partout et nulle part, qu’elles habitaient !

 

Les hirondelles avaient l’incroyable pouvoir de le charmer, lui, le prince de cette magnifique contrée... par leurs volutes élégantes et précises, jusqu’à occuper toute la place dans son petit cœur de prince.

 

Il s’amusait de leur liberté, de leur frivolité, de l’insouciance qui semblait en permanence les animer. Il les aimait lorsque le soir venu, elles chassaient en tous sens en faisant des acrobaties insensées qu’elles seules pouvaient maîtriser.

 

Les hirondelles... représentaient tant pour le prince, qu’il en vint à penser que juste une fois, il aurait voulu les toucher, voler à leur côté... Des heures durant, il les regardaient ainsi virevolter, il leur parlait, courant pieds nus dans la prairie pour les accompagner...

 

Un jour, alors que le prince était couché dans l’herbe et qu’il regardait à l’envie le merveilleux ballet de ses oiseaux préférés, il tendit sa main vers le ciel, ferma les yeux et pria de toute la force de son petit cœur de prince :

 

“Faites qu’une hirondelle vienne se poser sur ma main afin que je lui donne un baiser, faites qu’une hirondelle vienne sur ma main afin que je lui donne un baiser...”

 

Il le pensa si fort que lorsqu’il rouvrit les yeux, une hirondelle était là, infiniment légère et délicate, belle comme un éclat de jais. De ses petits yeux, l’hirondelle le regardait et un amour immense naquit alors dans le cœur du prince.

 

Un amour infini venait de naître dans son cœur et il aurait voulu que cet instant n’en finisse jamais... L’hirondelle était là, son hirondelle à lui et elle le regardait. Puis, aussi vite qu’elle fut venue, son hirondelle s’envola, avant même qu’il n’eut le temps de lui dire à quel point il l’aimait...

 

Il la regarda s’éloigner... Son cœur se serra et il pensa au lendemain où, à nouveau, il retrouverait son hirondelle. Demain, alors, il aurait peut-être le temps de lui avouer son amour insensé.

 

Le jour d’après, alors que le soleil brillait, l’hirondelle revint voler auprès du prince. Fou d’amour, il lui criait sans fin et à tue-tête tous les sentiments qu’il ressentait. Décrivant des cercles autour de sa tête, elle allait jusqu’à l’enivrer ! Le prince et l’hirondelle jouaient ainsi pendant des heures, emplissant tout l’air des jolis sentiments qu’en fin de compte l’un l’autre se portaient. Car oui, l’hirondelle brûlait d’amour pour son prince adoré.

 

Délicatement, elle venait souvent se poser sur son épaule, lorsqu’il lisait. Lorsque le prince déjeunait, elle s’amusait à lui picorer les doigts, pour quelque nourriture lui chiper. Ils en riaient. Le soir venu, il la regardait s’envoler, en sachant que le lendemain, à nouveau, ils s’amuseraient.

 

Les semaines s’écoulèrent, les mois passèrent et l’été allait bientôt toucher à sa fin. L’hirondelle, son hirondelle, le prince le savait, allait bientôt s’en aller... le temps était venu de la laisser partir et il l’acceptait.

 

Il l’acceptait car il l’aimait plus que tout et qu’il était dans la nature des choses de laisser partir les hirondelles à la fin de l’été. Tel était le prix de leur liberté. D’ailleurs, l’amour du prince pour son hirondelle était fort et il l’attendrait. Car le cycle du temps était ce qu’il était, après l’hiver, le printemps renaîtrait et avec lui, le vol des hirondelles reviendrait.

 

L’automne était arrivé et les hirondelles s’en étaient allées. Lentement, les mois passaient. Le cœur du prince, jour après jour, souffrait. Il doutait de revoir un jour son hirondelle. Mille malheurs en chemin la guettait et lui, loin de tout, ne pouvait rien faire pour l’aider. Jour et nuit, le prince fut inquiet. L’hiver n’en finissait pas et à chaque instant, il se demandait ce que faisait son hirondelle, loin de sa contrée... Un jour plein d’espoir, un jour désespéré... Un instant heureux pour être triste à l’infini le moment d’après, tel était devenu le quotidien du prince charmé. Le monde merveilleux qu’il habitait avait perdu de sa superbe, de son éclat, loin de son hirondelle adorée. Plus rien d’autre que son hirondelle ne comptait.

 

Un beau matin, le printemps renaquit dans la jolie principauté. Avec lui, les hirondelles étaient rentrées. Fou de joie, le prince courrut vers la prairie inondée de fleurs pour retrouver enfin l’hirondelle qu’il avait tant aimé. Immédiatement, elle vint à lui car lui aussi, il lui avait manqué. Immédiatement, les jours sombres avaient laissé la place à l’insouciance et au bonheur partagé. Vivant chaque jour comme s’il s’agissait du dernier, de semaines folles semblables à mille éternités, le temps s’égraina et Le prince et l’hirondelle, ensemble, avaient tout oublié. Seul leur amour infini comptait, plus rien d’autre n’existait.

 

Nul besoin de mot pour exprimer ce qu’ils ressentaient, leurs seuls regards suffisaient.

 

Quand à nouveau revint la fin de l’été... le cœur du prince s’en fut à nouveau troublé car sa belle hirondelle, bientôt, partirait ! Voyant la tristesse qui gagnait son prince adoré, elle tenta bien de le rassurer, de lui faire comprendre que malgré la distance et la durée, rien ne pourrait l’empêcher au printemps prochain de revenir vers son bien-aimé... pourtant rien n’y faisait !

 

Le prince se remémorait sans cesse les souffrances endurées de l’hiver passé. L’angoisse de la perdre à nouveau, en attendant de la retrouver, lui était difficile à supporter.

 

Un soir de la fin d’été, alors que le lendemain les hirondelles s’en iraient, le prince et l’hirondelle étaient là, sur le rebord de la fenêtre, à ne rien se dire : ils se regardaient. Soudain, rompant le silence, le prince déclara à son hirondelle qu’il aimait :

“Mon hirondelle, ma bien-aimée, je t’aime et mon cœur souffre de te voir partir à nouveau. J’ai t’en besoin de toi, je voudrais te garder auprès de moi bien au-delà de l’été !”

 

Sans s’en rendre compte parce qu’aveuglé par ses souffrances passées, le prince venait d’oublier le sens profond du verbe “Aimer”... ne jamais rien demander pour soi, voilà la règle d’or qu’il venait de transgresser !

 

L’hirondelle avait bien compris la douleur d’amour de son prince, mais il était dans l’ordre des choses que les hirondelles partent lorsque prennent fin les douces chaleurs de l’été.

 

Elle tourna le dos à son prince adoré et s’envola pour entamer la migration tant redoutée !

 

Toute la nuit durant, le prince pleura et rien ne semblait pouvoir apaiser la douleur qui l’habitait. Les heures s’écoulèrent le sommeil vint finalement à bout des sanglots du prince désespéré. Au petit matin, le cœur gros et le visage chiffonné, le prince se leva et se pencha à la fenêtre pour regarder... le ciel était vide et les cris des hirondelles avaient bel et bien cessé ! Elle était partie et il ne savait pas si un jour, il la reverrait.

 

Il se dirigea alors vers le petit secrétaire où il avait pris l’habitude de lui écrire des vers pour l’amuser. Il avait aménagé là un petit perchoir, sur lequel des heures durant, son hirondelles pouvait rester à le regarder noircir de mots inconnus les pages vierges de ses cahiers. Ensuite, il s’amusait à lui déclamer.

 

Il s’asseya à la table et prit une plume, mais aucun mot ce matin-là ne convenait... Quand soudain, un éclair sombre traversa la pièce et vint se poser sur l’épaule du prince esseulé. L’hirondelle, par amour du prince avait choisi de ne plus le quitter. Seulement, l’hirondelle et le prince n’imaginèrent pas à quel point le prix de cet amour impossible allait être cher à payer car...

 

Par un froid matin d’hiver, le prince s’éveilla et ouvrit les yeux pour poser son regard sur sa bien-aimée. Elle n’était pas là et un étrange silence régnait dans la chambre encore doucement éclairée par les premiers rayons d’un soleil glacé...

 

Sur le petit perchoir du bureau, il n’y avait pas non plus son hirondelle adorée... elle gisait là, par terre, immobile dans un sommeil de mort éternel, à tout jamais. Le prince comprit alors ce qu’il avait fait... point de porte ni de barreaux aux fenêtres n’existaient.

 

Pourtant, par amour du prince et parce qu’elle ne supportait pas de le voir souffrir, l’hirondelle avait choisi de se priver de sa liberté. Or ni lui ni elle jusqu’à l’ultime instant ne le savaient :

 

Quiconque met une hirondelle en cage, même dorée,
la condamne à une mort assurée...

 

 

Epilogue

 

Lorsqu’il sorti de ce rêve étrange, où une belle hirondelle mourait pour l’amour de son prince adoré, le petit garçon leva le nez au ciel, souffla sur sa mèche décoiffée et contempla le vol des hirondelles, loin là haut où elles s’amusaient... secrètement, il se fit alors une promesse... de Liberté !

 

 

 

 

 

 

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C
<br /> Bonsoir eclatobulle<br /> <br /> Voilà un très bel écrit... que j'ai beaucoup aimé lire !<br /> Où l'amour est décrit avec une parfaite sagesse devant la vie... laissez celui-ci toujours libre... l'amour n'est point de chaînes, une belle hirondelle s'y est laissé mourir... j'aime les oiseaux,<br /> et comme le dit si bien votre conte, ne jamais les mettre en cage ! J'ai fais un merveilleux voyage au pays des hirondelles, et dans ce monde imaginaire d'un enfant. Bravo pour votre récit, qui m'a<br /> enchanté. Recevez mes roses d'amitié. Corinne (Cronin)<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Bonsoir Corinne,<br /> <br /> <br /> Merci. Je suis ravi que ce récit vous ait plu et c'est avec plaisir que j'accepte vos roses d'amitié. Aimer est en fin de compte une chose simple, aussi simple qu'un rêve d'enfant... parfois,<br /> peut-être, nous l'oublions. A ce propos, cette citation de Bernanos m'a souvent donné à réfléchir :<br /> <br /> <br /> Qu'importe ma vie ! Je veux seulement qu'elle reste<br /> jusqu'au bout fidèle à l'enfant que je fus.<br /> <br /> <br /> Bien à vous<br /> <br /> <br /> FRED pour Eclatobulle<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> J'aime bien quand "la morale" des contes parle de liberté.<br /> Bienvenue dans la Communauté de la Vitrine du Libraire<br /> <br /> <br />
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S
<br /> beau sujet que cet histoire du petit garçon et de l'hirondelle !! grande sensiblité !! belle la morale !!<br /> amicalement<br /> sumadrad<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Bonjour,<br /> J'aime beaucoup l'originalité du concept et l'accueil est chaleureux.<br /> je reviendrais, c'est certain.<br /> Bien à toi,<br /> Laury.<br /> <br /> <br />
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