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Eclatobulle

La Vie

9 Juin 2012 , Rédigé par livre.eclatobulle.over-blog.com Publié dans #A la vie...

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“Il y a des instants sombres qui me happent. Je les vois venir, je les sens m’envahir”. Mon regard a fui le sien. Elle remarqua mon trouble.


La Vie était là, assise en face de moi, et elle me regardait avec compassion.


“Pourquoi ressens-tu cela ?” me demanda-t-elle.


“En réalité, je ne sais pas !”. Je lui répondis et au moment où je les prononçais, je me rendis compte que ces mots sonnaient creux.


Voilà longtemps maintenant que je ne me posais plus la question de savoir qui ou quoi. Je poursuivais.


“Parfois, je suis entouré de noir. Et ce noir me dissimule le soleil et me prive de sa chaleur. La guerre est en moi. Ma nature absolue te refuse, toi, vie rafistolée qui me désole plus que tu ne me réjouis. Je t’aime, je t’ai toujours aimée, c’est la vérité. Mais je le sais à présent, tu n’es plus heureuse”.


Elle gardait le silence et ce fut un aveu. La tête baissée et les mains posées sur les pans de sa jupe rose, elle semblait résignée. Je continuais.


“Regarde-toi à présent ! Tu es hideuse. Te sourire est une torture affreuse, ton bonheur est de façade et sous ton vernis écaillé, tu n’es que souffrance. Petit à petit, est-ce ta faute, je m’enfonce dans l’ombre. Je suis perdu et il est de moins en moins facile pour moi de trouver la porte, derrière laquelle se trouve ta lumière. En réalité, je cherche de moins en moins cette porte”. Je me tus.


La Vie se leva sans même me regarder, me tourna le dos et ouvrit la baie vitrée qui donnait sur le jardin. Son parfum, poussé par la brise entrante, m’enivra une dernière fois. Alors qu’elle sortait, je compris alors que la Vie me quittait.


Je n’avais pas peur. Autrefois, oui, j’aurai été pris de panique. Je me serai battu pour la retenir… mais plus maintenant. Je le savais, je ne la méritais plus et elle avait fait le choix qui s’imposait.


La Vie avait été belle jadis,


mais une pluie acide de larmes


l’avait entièrement défigurée.

 

Il fallait qu'elle s'en aille !


Seul, je suis resté là, pendant ce qui me sembla être une éternité. Ce fut le cas et de temps à autre, en fermant les yeux, je revis mon passé et avec lui, la Vie. Je me souvenais, elle avait été d’une beauté simple. C’est ainsi que je l’avais toujours aimé. Il y avait des rires joyeux et de l’envie, partout. C’est alors que je me surpris à éprouver des regrets… je regrettais de l’avoir laissée partir ainsi…


Soudain, je relevais la tête : je n’étais pas seul !


Sans bruit, elle était entrée par la baie vitrée restée entrouverte. Immobile, drapée de couleurs éclatantes, elle me dévisageait, un sourire mordant se dessinait sur ses lèvres. Je remarquai ses yeux rieurs et sa fossette craquante, sur le menton. Elle était merveilleusement belle et parce que tout mon être le désirait, je me suis levé et je l’ai embrassée.


La nuit durant, nous nous sommes aimés et dans un souffle, au petit matin, dans le lit défait, j’osai lui demander.


“Qui es-tu ?”


En me souriant, elle répondit :


“Je suis la Mort et je suis à toi… pour l’éternité !”

 

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